NOMADE

En considération de l'état actuel du confinement, et des priorités sanitaires,  je me suis alors inspirée de l'état d'enfermement pour venir configurer les lois attractives du monde qui nous incube et ainsi révéler ce qui nous relie ancestralement, le sol, le domaine du ciel, les constellations de rêves, ce qui nous relie symboliquement, biologiquement, et donc physiologiquement.

Le choix est de venir traiter le sujet du nomadisme en consultation des modes de vie des personnes sans domiciles fixes afin de venir parler de notre rapport au monde, à l'urbanité, au sol, ciel, au vivant.

La personne sans domicile fixe à durée déterminée ou indéterminée, est portée à être toute entière crâne à ciel ouvert, elle est celle qui à la manière des druides et des chamans est à l'écoute de l'environnement, de la météo, des éléments, de la rencontre les mouvements de la ville, les mots des passants, leurs comportements, les murs de son domicile sont les rues, les pavés, elle n'a pas de tour de clé à réaliser pour faire propriété. Pas de porte pour faire frontière, la personne sans domicile fixe est en contacte direct avec les frontières du réel. Et c'est en son mode d'être qu'elle incarne ce que nous nommons l'espace du rêve voir l'espace de conscience éveillée qui peut se révéler parfois exclusif par une mise à l'écart ( internement) pris en charge depuis le domaine psychiatrique, si l'écartement de l'acceptation du mode sociétale imposé n'est plus en accord avec l'empathie de l'être qui est animé (porteur d'âme).

C'est donc le choix de venir traiter en cette borne transitoire les aspects modulaires de figurations du réel au travers de l'oeil nomade pharmacien.

C'est être à l'intérieur d'un monde, être observateur, tout en ne participant pas aux dynamiques d'usages et de relations d'habitus qui s'opèrent, c'est une organisation pour rendre corps et esprits poreux au point de se glisser dans la peau de sujets vivants humains et autres espèces vivantes comme de sujets non vivants (objets de communication, d'information, de paraître...)